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vendredi 30 septembre 2011

Ennahdha et le prochain gouvernement

J'ai hésité pour le titre de l'article "ennahdha et le prochain gouvernement" ou "le prochain gouvernement", en math c'est commutative mais pas exactement dans le sens.
Les partis politiques majeurs en Tunisie -à mon avis- seront 5 et pourront avoir 70% des postes de la constituantes. Les indépendants et les petits partis se partageront les autres 30%.
Les 5 partis sont Ennahdha, PDP, les ex-RCD, FDTL et le PDM.
Avant le démarrage de la campagne électorale, les positions se radicalisent et le match du poker menteur est à son comble.
Les trois partis dites progressistes -mon oeil- ont dit qu'ils ne vont pas s'allier avec Ennahdha pour le gouvernement post-constituante sous-prétexte qu'il y'a une différence de projet de société.
Pour gouverner, valider la constituante, avoir un projet de société, bref ne pas être une merde au finale, il faut faire partie de la majorité à la constituante et/ou a défaut être une minorité significative. Or pour etre dans la majorité, il faut s'allier avec Ennahdha, ou les ex-RCD ou l'ensemble des independants et autres partis.
Pour faire simple si les trois partis dites progressistes se réunissent et décident de gouverner sans Ennahdha, ils se suicident politiquement en gouvernant avec les ex-RCD et se suicider réellement (physiquement pour leurs responsables) en s'alliant avec des indépendants et les petits partis parce que ca sera ingérable.  Ennahdha se fera un malin plaisir de les embêter et de les attaquer sur tout ce qu'ils feront.
Les trois partis ne peuvent pas avoir 50% pour gouverner encore moins c'est impossible de faire passer un projet d'une constitution pour moins de la majorité des 2/3.
Aujourd'hui, tout le monde se dit ne pas prêt à gouverner avec Ennahdha mais c'est le fanfarisme politique, ils cherchent a gagner les votes de la gauche et des anti-Ennahdha. Sur le plan pratique, PDP peut gouverner avec Ennahdha ou Avec Likoud sans aucune différence pour lui l'essentiel est que Chebbi sera président (Pour lui la différence principale avec Ennahdha est le régime politique présidentiel/parlementaire, le reste est un détail). Ettakatol, gouvernera avec Ennahdha malgré l'aile gauche (bel haj hmida, ksila, ...) mais tout dépend des scores de chacune des ailes.
Le PDM sera devant le premier test grandeur nature de sa solidité, rester en dehors du gouvernement lui serait fatale parce que il sera oublié, il n'a pas la capacité de mobilisation d'Ennahdha et il ne constitue pas un bon investissement pour les bailleurs de fonds. Pour le PDM s'allier avec Ennahdha lui serait fatale parce qu'il explosera et reviendra un ensemble de partis de miette, la présence de masse des femmes démocrates et de Abdelaziz belkhodja rend la tache plus complexe que chez FDTL.

Ma propre analyse est que Ennahdha fera partie/soutiendra la coalition majoritaire, elle sera à coup sur avec FDTL et Chebbi, elle exigera la présence de ses alliés MDS-Khaskhoussi, CPR et le parti du Goumani. Le Score du Ettajdid en proportion du PDM sera déterminant (11/33).

Cette constituante constitue la meilleure campagne électorale pour les partis pour la législative et la présidentielle d'après et c'est une affaire de communication, d'abord, et de celui qui commet le moins d'erreurs.

lundi 19 septembre 2011

Parti politique : avez vous une idée sur l'inflation?

C'est une question basique et normalement elle doit préoccuper tout un chacun de nous, politicien ou non. Elle concerne d'abord le chef de famille, c'est la cherté de la vie ou le pouvoir d'achat.

Tout d'abord, l'inflation est un résultat et aucune mesure concrète ne permet de la réduire rapidement. Par contre, les gaffes et les mauvaises décisions peuvent la faire monter rapidement.

Dans notre cas, pour la Tunisie et en vue de l'élection de la constituante, les programmes des partis politiques sont porteurs d'inflation.

L'année 2012 sera une année de croissance exceptionnelle et aucun parti de gauche ou de droite ou de ciel n'aura le moindre mérite parce que après une récession comme cette année on ne peut que rebondir surtout avec la normalisation de la situation en Libye. La raison est tout simple est que le tunisien moyen va bosser pour faire vivre sa famille.
Mais avec des programmes économiques qui promettent des monts et des merveilles au tunisien moyen en vue des élections, il y'a de quoi s'inquiéter sur la capacité de ce même tunisien de gagner sa vie convenablement.
Un ensemble de proposition -utopiste et populiste- d'un parti illustre parfaitement mes propos. Ce parti recommande un ensemble de mesures:
- Augmenter le SMIG à 400 DT. Il est aujourd'hui de 240 dt pour régime 48h.
- Réduire de 5% le plafond de l'IS.
- Augmenter la tranche non-imposable des revenus (IRPP) de 1500 à 3500 DT et améngager les tranches.
- Une batterie interminable de mesures et propositions qui engagent des dépenses de l'État. 

Ce parti parle aussi de deux notins novatrices:
- La gestion de la politique monétaire par l'État et l'indépendance de la banque centrale : si vous avez trouvé une contradiction ce n'est pas grave.
- Ce parti parle de civisme fiscal: une notion abstraite non chiffrable et nécessitant des années à mettre en place (tient la Grèce est un bon exemple).

Alors on aura quoi ? des dépenses qui augmentent et des recettes qui baissent et un déficit qui se creusent : on relance la consommation (et une autre notion abstraite consommer tunisien) mais par quoi ? par le déficit et par la planche à billet on génère l'inflation puisque on aura une banque centrale indépendante qui ne gère pas la politique monétaire :p

Augmenter le SMIG (du surcroit avec cette proportion) c'est excellent ca permet à plusieurs personnes qui vivent dans des conditions difficiles de respirer ca va augmenter de 60% leurs salaires ... magnifique  ... sauf que ces gens là et les personnes les plus vulnérables vont se retrouver sans travail et sans salaire puisque des sociétés entières de textiles ou autres qui se basent sur du personnel non-qualifié vont mettre la clé sous la paillasson. Le business devient non-rentable.
Est-ce que l'Etat va payer les gardiens à ce SMIG ? les femmes de ménage à ce SMIG ? Aucun ministre de finance -respectable- ne dira oui même si c'est Hamma Hammami, c'est intenable sur une projection de quelques mois et non pas de quelques années. ça pourrait néanmoins, attirer quelques électeurs de plus.

Relancer la consommation par l'augmentation du revenu national disponible est une idée que je salue mais c'est sa proportion et son efficacité que je met en doute. Augmenter le salaire de presque 200 dt par mois, ne s'appliquera qu'aux fonctionnaires de l'État et aux sociétés régies par des conventions collectives. La majorité des tunisiens négocie les salaires au NET et la mesure profitera globalement aux Entreprises si ce n'est pas totalement. L'État perdra une partie des recettes sans pour autant avoir un impact positif sur la sphère réelle.
Les deux dernières mesures ne sont pas équivalentes puisque aujourd'hui les personnes payés au SMIG sont exonérés de l'IRPP.

Augmenter le revenu disponible d'une façon monétaire et sans aucun fondement de création de valeur ne mène qu'à l'inflation. Même si sur le programme de ce parti, des idées sont bonnes surtout en matière de Santé, la majorité des propositions véhiculent l'idée d'un interventionnisme de l'État et des dépenses publiques.  Un déficit budgétaire est toujours source d'inflation et donc de réduction de pouvoir d'achat. Augmenter de 60% le salaire nominal et l'annuler par l'inflation créera des illusions temporaires mais ne mènera à rien.

Ce parti n'est que l'UPR, qui m'a déçu par son programme populiste mais aussi par la réaction de certains de ses responsables qui sont allergiques aux critiques. J'ai promis ma réponse et là voila pour démontrer l'inefficacité et le populisme d'une partie de leurs propositions.

Cet exercice pénible peut s'appliquer aux mesures proposées par d'autres partis comme Ennahdha ou FTDL avec le nombre d'emploi proposé dans le privé ou dans le public et les mesures de relance. Avec une position dogmatique contre la dette et des répliques populistes -comme la comparaison avec la Grèce ou les propos souverainistes - ils n'auront pas les moyens d'honorer leurs engagements.

Le Salut de ce pays viendra du travail de ses enfants et non pas de la démagogie des politiciens. Nous serons peut être aidé par un pays comme la Libye, qui en se stabilisant peut nous offrir un marché d'exportation de produits et services qui relancera notre économie et qui pourra absorber une partie de notre chômage. Le reste n'est que des promesses qui ne seront jamais tenues. Lors de la constituante personne ne gouvernera, personne n'aura assez de poids pour réaliser le programme pour lequel il est élu.

l'UPR en particulier devra penser à trouver comment rembourser les 50% de la subvention.

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