samedi 24 septembre 2011

Dictature de la dette ou populisme bidon

J'ai vu depuis quelques jours des appels pour une journée contre la dictature de la dette, c'est une occasion pour écrire collectivement. Je vais écrire pas pour dénoncer une quelconque dictature de la dette mais pour dénoncer un populisme bidon qui est malvenue dans cette période pré-électorale.
Est-ce que vous avez entendu un parti politique parler d'augmenter la dette dans son programme ? Bien sur que non, pourquoi non ? parce que c'est politiquement incorrecte.
Par contre tous les principaux partis ont parlé d'augmenter les dépenses publiques d'investissement et de gestion et baisser l'impôt.
Certaines ONG et certains hommes politiques ont parlé de moratoire sur la dette, ou de dettes odieuses ... de la dette de ben ali ... de la dette de Leila ....
Messieurs dames, je sais que vous etes serieux ... c'est le comble pour moi :)
La dette en général -et tunisienne en particulier- est contracté envers plusieurs partenaires et sous differentes formes; On peut distinguer la dette multilatérale à faible à taux bonifié (BAD, FMI, FMA, BM ...), la dette bilatérale -en général conditionné par des achats du pays partenaires, la dette sur le marché financier.
En Tunisie, nous avons toute la panoplie.
A quoi servi cette dette qu'on accumule, qu'on paie et qu'on contracte ? Pour un pays qui a une balance de paiement déficitaire à équilibrer la balance de paiement, à un pays avec un budget trouer à combler le déficit budgétaire, c'est rien tout ca.
A construire des autoroutes, à élargir des autoroutes, à construire des ISET partout, à agrandir des usines, à créer des centrales électriques, à créer des stations d'assainissements, à mettre en place des lignes de crédits pour les PME, à plusieurs autres domaines que j'ignore qui ont fait du bien pour le pays.
Certainement, une partie de cette dette a été détourné et c'est une part négligeable. Pourquoi j'ose dire que c'est négligeable ? parce que les procédures de suivis et de contrôle de la BAD, UE et de la BM (nos principaux bailleurs de fonds) sont tellement chiantes et tellement rigoureuses que peu de chose peuvent passer.
Les dettes ont été accumulés pendant des années pour développer le littoral en grande majorité et ceci n'a pas choqué. Aujourd'hui, le besoin de l'endettement est pour développer des zones qui ont été défavorisés pendant des années, ca me choque que les gens du littoral s'opposent.
Le Gouvernement actuel n'a pas le droit de contracter des dettes à droite et à gauche nous sommes d'accord et les montants contractés durant ses neuf mois sont négligeables et iront dans des projets d'infrastructures clairs et identifiés. Mais surtout ce gouvernement n'a pas le droit de ne pas payer la dette tunisienne à temps, ce gouvernement n'a pas le droit de ne pas honorer la signature tunisienne. Nous élirons le 23 octobre des personnes à qui nous donnerons le pouvoir de faire ce qui est bon pour le pays. Et nous assumerons notre choix.
Par ce que ne pas honorer la signature de la Tunisie aura des répercussions négatives sur des années et sera le principal frein au développement des zones défavorisées. Les exemples de la Grèce, la Turquie, l'Argentine, l'Equador ne sont pas opposables parce que les causes ne sont pas les mêmes et surtout les effets et les mécanismes de sortie de crise ne seront pas les mêmes.
Je vais finir par deux petites remarques, mettons-nous à la place des créanciers "est-ce que vous êtes prêt à aider une personne à qui vous avez emprunté de l'argent et qui refuse de rembourser sous prétexte qu'il a été volé?" moi non.
Les programmes absurdes de certains partis qui annoncent des emplois de 100.000 personnes dans la fonction publique sont générateurs d'une dette plus importante de l'État envers des fonctionnaires qui vont brasser du vent jusqu'à la fin de leurs vies.

C'est pour ces raisons que je m'oppose à cette démarche de dénonciation de la dette et de la qualifier d'odieuse. C'est la Tunisie qui a contracté cette dette et c'est de notre devoir d'honorer nos dettes et de régler nos problèmes avec BEN ALI et BOURGUIBA comme des grands. Il faut assumer son silence.
Le discours de RAID ATTAC est populiste et bidon en illustration, l'avant dernière paragraphe de cet article: Un concentré de ... Un petit effort est nécessaire pour comprendre que nous ne pouvons pas vivre seul au monde.

P.S: C'est essentiellement la dette extérieure qui vous a permit de payer votre téléphone, votre laptop, voiture, parce que la recette des exportations et du tourisme sert à te payer de quoi manger.

3 commentaires:

Unknown a dit…

Excellent!!!

Unknown a dit…

Seulement, d'une part ce n'est pas au gouvernement actuel de contracter de nouvelles dettes, secondo, le gouvernement doit réfléchir aux projets et à un programme claire (admis par la majorité) avant de recueillir les fonds. J'ai vu certains décrets de réalisation de zone industrielle ou de pôle technologique, je ne pense pas que c'est une bonne chose (d'un point de vue emplacement mais aussi, d'un point de vue réalisation 11 millions de dinars pour avoir eau, électricité et tel pour un un pôle technologique à Bizerte, il aurait été mieux d'utiliser les structures existantes, et de financier les recherches dans les facultés que de bâtir de nouveaux locaux. Il vaut mieux encourager la recherche et les chercheurs que de perdre des fonds à bâtir des locaux (dans la phase actuelle)

Hamadi a dit…

Désolé, pour le retard de ma réponse.
Je suis d'accord pour la réflexion autour d'un programme, c'est ce qui a été fait me semble-t-il, par ce gouvernement (Plan Jasmin). Pour l'aménagement de technopole et Zone industrielle, l'infrastructure est essentielle pour le développement et certaines zones en ont un véritable manque.
Pour encourager la recherche et les chercheurs, ca mérite certainement un Post à part, mais en bref la mise en valeur et la valorisation des travaux de recherche a besoin d'un cadre plus ouvert qu'une structure universitaire pauvre en ressources et lourde dans la procédure.
Pour l'anecdote, une fois un responsable d'un laboratoire de recherche a conclu un accord avec une entreprise pour un partenariat public-privée qui a été approuvé par son tutelle. Le jour ou il a commencé à réaliser les recherches le rectorat n'a pas voulu débloquer les fonds versé par l'entreprise parce que ca n'était pas prévu dans le budget.
La morale : la recherche scientifique est très sérieuse pour être sous tutelle d'une administration.

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